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Le Transhumanisme mènera-t-il l'Humanité vers un monde d'espoir ou de cauchemar ?

L'Homme bientôt Immortel : l'Immortalité réservée à une élite...

     Le transhumanisme nous est présenté comme étant le résultat ou le prolongement naturel des avancées de la science et de la technologie, mais on peut considérer qu'il y a une réelle dimension religieuse derrière ce mouvement. Dans le futur, la vie et l’homme vont être perçus comme infiniment manipulables et modulables.

      Nous sommes beaucoup plus proches du transhumanisme que nous ne le pensons. On peut même dire que nous sommes déjà des trans-humains, au début du XXIe siècle. Car la science nous a permis d’augmenter doucement notre espérance de vie. Nous avons inventé des médicaments efficaces contre de nombreuses pathologies, des prothèses pour réparer nos genoux, nos hanches, nos artères, nos veines, les valves de notre cœur, nos dents ou encore nos os. Nous savons greffer une main, un cœur ou même un visage. Nous avons créé des prothèses, comme les lentilles de contact, mais aussi des prothèses bioniques, comme des bras articulés ou bien des machines comme le pacemaker, pour lutter contre nos imperfections physiques.

      De ce point de vue, le transhumanisme apparaît comme la simple continuation d’un mouvement ancien : avec la poursuite d’un effort pour pallier nos déficiences. Comme il y a quelques siècles avec l’invention  des lunettes… Et oui on utilise des lunettes mais on refuserait la chirurgie oculaire afin de soigner définitivement nos déficiences visuelles ? Et si on acceptait cela, pourquoi ne pas accepter de rendre la vue à des aveugles grâce à des yeux bioniques ? Aujourd'hui personne ne refuse de se faire "réparer" : si on est atteint de cataracte, on se fait opérer. De même lorsque quelqu'un est atteint de bradycardie, il ne refuse pas de se voir implanter un pacemaker dans la cage thoracique.

      Il est donc difficile de mettre des barrières à ces technologies trans-humaines grandissantes, les gouvernements ne pourront pas les réglementer, et il sera difficile pour eux d'en anticiper les conséquences.

      De plus, l’Histoire a montré que l’homme ne résiste jamais à l’attrait de la nouveauté, même si elle cachait un danger. Et l’homme résistera d'autant moins à la révolution biotechnologique car le transhumanisme lui promet un développement de sa propre puissance et une victoire sur la mort.

       Si aujourd’hui ces prothèses et toutes ces innovations trans-humaines dont les recherches sur  l'immortalité nous paraissent révolutionnaires et incroyables, les transhumanistes visent une modification du corps encore plus radicale laissant une très large place aux éléments cybernétiques, imaginant parfois même des scénarios sur la dématérialisation du corps et la mise en ligne de la conscience comme nous avons pu le voir dans certaines rubriques. Ces scénarios sont fortement inspirés et ont inspiré la science fiction.

      D'ici un futur très proche, nous passerons progressivement de l’ère de l’homme diminué à celle de l’homme augmenté. Ces dispositifs ferons naître un âge nouveau, l’âge de la bionique. Nous fusionnerons progressivement l’homme et la machine et nous créerons ainsi les premiers cyborgs ou post-humains.

      Pour certains, la trans-humanité serait donc le salut de l’espèce humaine, l’évolution inéluctable de l’homme, la façon de corriger toutes les imperfections du corps humain.

     Pas à pas, année après année, notre trans-humanité toujours plus technophile pourrait entrer dans l'ère de la post-humanité. Les post-humains seraient alors dotés d’une intelligence artificielle d’une puissance phénoménale, leur permettant notamment de connecter leur cerveau à un univers virtuel hyperréaliste de leur choix. Leurs corps ne seraient plus malades, ne se détérioreraient plus, permettant de conserver une vigueur et une jeunesse quasi-éternelles. La fatigue physique et intellectuelle n’existerait plus. Un tel pouvoir offert à une personne par toute ces technologies ne pourrait qu'attirer un grand nombre de trans-humains vers une post-humanité.

 

     Mais beaucoup de personnes, aujourd'hui, considèrent cela comme la fin de l’Humanité. Nous entrerions, selon eux, dans un univers glacé, hostile, déshumanisé, dirigé par des savants fous. Mais qui pourra et surtout qui voudra résister aux pouvoirs dont disposeraient les post-humains ?

 Un post-humain plein de bio-technologies ne ressemblerait plus à un humain biologique, qui serait de nature totalement différente et qui appartiendrait donc à une nouvelle espèce. Ce futur semble instinctivement  contre nature pour certain d'entre nous.

      Le transhumanisme serait donc plutôt un facteur de l’accroissement des inégalités entre les populations, une façon de nier l’humain, d’éteindre notre espèce en ne créant que des hybrides dépourvus de conscience… Une barrière radicale pourrait séparer les post-humains des autres groupes. Il y aura une séparation marquée entre les humains « cyborgs », augmentés par l’intelligence artificielle, et ceux dotés d’une simple intelligence biologique. Le transhumanisme laisserait-il au bord du chemin, une partie de l'humanité ?

     Et oui, car ceux qui n’auront pas les moyens de se faire augmenter physiquement ou mentalement finiront par être marginalisés. Il se pose alors la question de l’équilibre social.

      Les opposants sérieux à la post-humanité mettent en avant le risque d’un conflit entre humains biologiques et post-humains. Les post-humains risquent de considérer l’humain biologique comme une espèce stupide et malfaisante ; une espèce inférieure qu’il convient de réduire en esclavage ou, pour plus de sécurité, d’éliminer de la surface de la terre..

      Il y aurait là les ingrédients d’un conflit frontal. Et le fossé entre les capacités intellectuelles d’un camp par rapport à l’autre ne cesserait d'augmenter et rendrait le dialogue impossible. Certains philosophes comme Georges Annas prédisent un « génocide génétique » et voient dans la post-humanité une arme de destruction massive.

   Ce risque existentiel évoqué par bien des philosophes opposés à l'idée d'une post-humanité rend bien dérisoire le discours de certains philosophes transhumanistes, qui considèrent qu’une attitude hostile vis-à-vis de l’intelligence artificielle amènerait à la naissance d'une nouvelle sorte de "racisme" : le racisme de l’intelligence biologique (nous) à l’encontre de l’intelligence artificielle !

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